23 septembre 2020

À quand le changement dans les transports en commun ?

Il y a un an, Kurt Vanhauwaert adressait une lettre ouverte à la SNCB dans laquelle il faisait part de sa lassitude face au manque de dispositions mises en place pour les personnes à mobilité réduite. Un combat qui est toujours d’actualité.

Au cours d’une interview, Sophie Dutordoir, CEO de la SNCB, affirmait que l’entreprise publique mettait « tout en œuvre pour aider les personnes à mobilité réduite à voyager sans souci en train . » Cette déclaration n’est visiblement pas passée inaperçue aux yeux de Kurt Vanhauwaert puisque ce dernier s’est empressé de rédiger un courrier destiné à la dirigeante du chemin de fer. Se déplaçant en chaise roulante, Kurt Vanhauwaert, s’est heurté à plusieurs reprises des difficultés lorsqu’il s’agissait d’effectuer des réservations pour une assistance lors de ses trajets.

Dans sa lettre, il n’a pas manqué de dénoncer le service déplorable de la SNCB, pointant du doigt un manque d’information, de personnalisation et de convivialité à l’égard de ses clients. En effet, lorsqu’il a reçu une annulation de sa réservation, Kurt Vanhauwaert ne savait même pas à quelle demande celle-ci s’apparentait. Pourtant, la SNCB déclare sur son site-web que la prestation de services aux PMR est disponible « du premier au dernier train ». Or de toute évidence, il est rigoureusement impossible de demander une assistance pour n’importe quel train. Une personne qui se manifesterait lors d’un changement d’équipe (vers 14h ou 22h) ne sera pas la bienvenue, et sa demande sera systématiquement rejetée.

Les personnes en situation de handicap sont donc systématiquement reléguées au second plan puisque le service clientèle n’a fait aucun effort pour fournir des précisions et envisager des solutions. Après avoir été reçu par des collaborateurs de la SNCB, Kurt Vanhauwaert n’a pas vu sa situation ainsi que celle des autres usagers s’améliorer. Pire : dès le début de la crise du Coronavirus, la SNCB a décidé de suspendre tout service aux personnes porteuses d’un handicap.

Les observations de Kurt Vanhauwaert font écho aux revendications du Collectif Accessibilité Wallonie-Bruxelles (CAWaB). En 2018, le CAWaB appelait la SNCB à adopter un plan stratégique de mise en accessibilité, et ont rencontré la SNCB au moins trois fois en 2019 à cet effet. Cette dernière s’était engagée à se pencher sur plusieurs thématiques essentielles parmi lesquelles : le développement de l’assistance dans les gares dites accessibles, les équipements à intégrer dans les gares pour permettre l’embarquement des PMR, la formation du personnel à la prise en charge des PMR ou encore la communication sur l’accessibilité et l’accessibilité des moyens de communication. Enfin, en 2020, la SNCB a reçu ses premières nouvelles voitures à double étage. Hélas, celles-ci ne sont pas adaptées aux personnes à mobilité réduite en raison de la hauteur de la marche qui ne correspond pas à la hauteur des quais de gare.

>> Afin d’avoir une vue d’ensemble sur l’avancement des rencontres entre le CAWaB et la SNCB, nous vous invitons à consulter l’ensemble des comptes-rendus de ces rencontres <<

Ces nombreux inconvénients sont également présents dans les réseaux de la STIB puisque cette semaine, Benoît Feyt, journaliste à la RTBF, a publié via Facebook une photo accompagnée d’un texte relatant une situation dont il avait été témoin. A son arrêt, une étudiante a été contrainte d’attendre un certain temps avant qu’un tram puisse lui être accessible.

Mise à jour du 21/10/2020 : La SNCB admet avoir raté un rendez-vous avec sa commande en 2015 de 445 voitures M7 à double étage, elle a ainsi décidé que tous les quais devront être à une hauteur de 76 cm et que chaque nouvelle commande de matériel ferroviaire devra respecter cette hauteur d’embarquement.

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