22 mars 2018

Le transport scolaire des enfants de l’enseignement spécialisé : maltraitance et souffrances

En vue des échéances électorales, il est temps de parler du quotidien des enfants qui subissent des maltraitances dans les transports vers l’école spécialisée.
Cela fait des années que la situation perdure et qu’il y a un manque de solutions.
La Ligue des Familles, UNIA et le Délégué général des droits de l’enfant se mobilisent pour discuter de cette thématique. Ils promettent de la suivre sur le long terme.

Note : La thématique ne dépend pas du ministre de l’Education mais des Transports.
Etaient présents : des représentants de la STIB, TEC, Ministère de l’Education, IMP, SUSA, SEGEC, APEPA, Inclusion, centres, établissements scolaires et parlementaires
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Quels sont les problèmes concrets ?

  • Les enfants passent trop de temps dans les transports, avec des horaires et un rythme qui crée une fatigue intense et des troubles psychologiques.
  • Dans certains cas, cela développe des troubles du comportement (particulièrement chez les enfants avec autisme) et une exclusion possible de l’école.
  • Les enfants développent aussi une phobie scolaire. Pour les parents, cela demande une préparation intense avant et après afin de guider les enfants, les soutenir et les encourager à continuer à aller à l’école.
  • Les parents ne se sentent pas écoutés. Ils se sentent comme les empêcheurs de tourner en rond. Ils n’osent pas non plus s’associer par peur qu’il y ait des représailles contre leur enfant (hantise de l’exclusion).
  • Les accompagnateurs sont aussi en souffrance. Ils doivent gérer des situations très difficiles, cela demande beaucoup de décisions au cas par cas, et ils n’ont pas toujours la formation ou l’expertise qu’ils ont besoin. C’est particulièrement le cas des remplaçants, qui sont en grand nombre et il y a un turn-over important.
  • Il y a un fonctionnement avec enveloppes fermés. Le budget devrait augmenter.
  • La mobilité est parfois catastrophique, les embouteillages, les travaux, de plus en plus fréquents, l’interdiction de certains tunnels quand il ne faut changer de bus à la frontière linguistique !

Quelles sont les solutions ?

L’école inclusive est vue comme la solution idéale. Elle engendre un changement des mentalités, permettrait aux élèves d’aller à des écoles proches de chez eux et elle bénéficie à tous les élèves car la pédagogie est adaptée. Pour que cela fonctionne, il faut que tout le monde l’adopte ce qui n’est pas pour tout de suite… Elle serait donc la solution sur le long terme mais il faut des solutions à court terme.

Quelques propositions :

  • Le ministre Di Antonio s’est engagé à mettre en place un groupe de travail (court, moyen, long terme)
  • La Stib a déjà interpellé le ministre à propos du dispositif d’attache des voiturettes dans les bus scolaires -Mieux informer les remplaçants, sur ce qui les attend, en lien avec le type d’handicap et leur donner une formation.
  • Dans le même esprit : améliorer les liens entre chauffeurs et accompagnateurs, accompagnateurs et éducateurs, accompagnateurs et parents, parents et direction…
  • Chercher à comprendre ce que l’enfant aime et n’aime pas afin de trouver des activités qui facilitent le transport pour lui.
  • Introduire une garderie dans l’école spécialisée.
  • Ne pas hésiter à négocier avec l’école ou les accompagnateurs selon les besoins.
  • Permettre aux écoles d’accueillir des enfants venant de différents types et formes.
  • Au niveau des appels à projets, donner la priorité aux projets d’école inclusive.
  • Donner plus de possibilités aux parents d’accompagner leur enfant à l’école. Leur permettre d’avoir leur abonnement remboursé.
  • Améliorer la mobilité dans les villes, avec des mesures permettant un meilleur trajet pour les bus ou en tout cas ne les pénalisant pas.
  • Créer des pôles territoriaux permettrait un meilleur échange et aide entre écoles (voir proposition Pacte d’Excellence)
  • Il faudrait une meilleure information concernant le transport, pour que les parents soient avertis du problème dès le début.
  • Au niveau des places et listes d’attente, il faudrait voir s’il ne serait pas judicieux de privilégier les enfants qui habitent proches de l’école et ne plus envoyer dans l’enseignement spécialisé les enfants (de plus en plus nombreux) qui n’y ont pas leur place.

N’hésitez pas à lire notre compte-rendu pour en savoir plus. Vous pouvez aussi lire le compte-rendu de UNIA et consulter les tweets de la journée via le hashtag E-Mobile.

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