11 janvier 2014

Le handicap n’est pas un choix, la pauvreté non plus !

Dans un article du Soir du 9 janvier 2014 (en page 6), on lit des propos douteux tenus par l’administratrice de l’Onafts (Office National d’Allocations Familiales pour Travailleurs Salariés) au sujet de la baisse de la pauvreté chez les enfants handicapés. Voici la position du GAMP envoyée au Soir et pour l’heure restée sans réponse.
Le handicap n’est pas un choix, la pauvreté non plus ! (En réponse à l’article du Soir du 9 janvier 2014, page 6 – « Enfants handicapés : baisse de la pauvreté ».)
Beaucoup de parents d’enfants handicapés, leurs proches et les professionnels du secteur se sont quasi retrouvés en état de choc après avoir lu l’article d’Elodie Blogie dans Le Soir du jeudi 9 janvier dernier, intitulé : « Enfants handicapés : baisse de la pauvreté ».
Il y est écrit que, d’après un bilan sur 10 …ans établi par l’Office national d’allocations familiales pour travailleurs salariés (Onafts), les allocations familiales pour les enfants en situation de handicap diminuent les risques de pauvreté dans leur famille ! Bilan que semble approuver le Secrétaire d’Etat aux Affaires Sociales, aux Familles et aux Personnes handicapées, Philippe Courard.
Allez raconter ça à Flora, Françoise, Anne-Marie, Marie-Lou, Corinne, Murielle, Victoria et les autres qui toutes ont dû changer de travail, passer à mi-temps ou carrément quitter des jobs parfois bien payés (en tout cas plus que les 400€ d’allocations majorées perçus mensuellement). Sans compter l’argent qu’il faut dépenser pour les soins médicaux et les thérapies. Un enfant handicapé représente un salaire en moins et des frais en plus, donc, on trouve davantage de familles avec un enfant handicapé ayant versé dans la précarité que roulant sur l’or !
Mais quels outils ont bien pu être utilisés pour arriver à des conclusions aussi erronées ? L’article, hélas, ne s’arrête pas là : Tania Dekens, l’administratrice générale de l’Onafts, décrète que « les familles plus défavorisées, souvent moins éduquées (bravo pour les clichés !), font moins de tests au moment de la grossesse ». Depuis quand un enfant est-il, de fait, déjà handicapé dans le ventre de sa mère ? Et qui oserait prétendre que toutes les maladies génétiques ou malformations sont détectables intra-utérus ? Personne ! Pour votre information, madame Tania Dekens, quantité d’enfants naissent avec des lésions cérébrales suite à une naissance difficile. D’autres, après quelques mois ou quelques années, tombent malades (méningite, problème neurologique), à moins qu’ils ne soient victimes d’un accident entraînant un grave traumatisme les handicapant à vie. L’autisme, pour ne donner que cet exemple, ne se détecte ni à l’échographie ni à l’amniocentèse.
Le plus grave, c’est que Tania Dekens semble soutenir l’idée que les parents « riches » pratiquent automatiquement une IVG si on leur annonce que leur enfant a un problème, tandis que les parents « pauvres » non. Pourquoi ? Parce que, selon elle, ils sont « moins bien éduqués » et donc… idiots. Incapables de comprendre, de ressentir, de réfléchir… et de prendre la décision qui s’impose. Quelle qu’elle soit. Précisons aussi, ce n’est un secret pour personne, que les erreurs de diagnostics prénatals sont courantes.
Le GAMP (Groupe d’Action qui dénonce le Manque de Places pour personnes handicapées de grande dépendance) espère de tout cœur que celles – les erreurs – perpétrées par l’Onafts et son administratrice ne se reproduisent pas trop souvent.
Pour le GAMP : Corine Jamar

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