17 octobre 2017

Le point sur le Plan Autisme transversal. Où en sommes-nous avec les promesses ?

PTA

Octobre 2017 : un an et demi est passé depuis la publication, fin avril 2016, du Plan Autisme transversal des 4 Ministres francophones Maxime Prévot, Céline Fremault, Marie-Martine Schyns et Alda Greoli. Nous faisons le point sur les démarches effectuées et les avis des associations de parents. Historique de l’évolution du Plan Autisme Après la publication du Plan, les associations de parents avaient rapidement réagi par voie de presse (voir la totalité de la revue de presse sur notre site). Elles regrettaient l’absence de planification, de programmation et de budgétisation des mesures annoncées dans le Plan. Elles dénonçaient le nombre réduit de mesures concrètes et l’absence de références aux pratiques éducatives et comportementales pourtant recommandées par deux études commanditées par l’Etat belge : le rapport du KCE et l’avis du Conseil Supérieur de la Santé. Lors de la rentrée parlementaire bruxelloise d’octobre 2016, le GAMP avait insisté auprès des députés sur une série de points :
  • La prise en charge précoce et intensive dès le diagnostic, permettant aux enfants d’acquérir les apprentissages de base et visant à éviter ou réduire les graves sur-handicaps éducatifs à l’âge adulte.
  • L’abandon de pratiques révolues comme les thérapies psychanalytiques, non seulement inutiles mais nocives car basées sur des interprétations obsolètes de l’autisme.
  • Davantage d’inclusion dans l’enseignement ordinaire avec l’emploi d’AVS (auxiliaires de vie scolaire), en ligne avec les Conventions internationales ratifies par la Belgique.
  • La formation obligatoire des enseignants et de tous les intervenants à l’autisme ainsi que la formation et l’évaluation continues des pratiques par des organismes indépendants.
En novembre 2016, la Plateforme Autisolidarité, rassemblant une vingtaine d’associations de parents, avait procédé à une analyse détaillée du Plan dans le cadre d’une présentation aux Centres de Référence Autisme francophones. Vous pouvez accéder au power point de la présentation. Dans son intervention, le GAMP démontre que bon nombre des mesures annoncées ne sont pas spécifiques à l’autisme et englobent tous les handicaps de grande dépendance. Il devient donc très difficile de distinguer quels budgets sont réellement attribués à l’autisme. Au sujet du relevé précis de ces budgets, le GAMP regrette que seulement 200.000 euros soient réellement investis dans l’autisme. En décembre 2016, après avoir organisé une rencontre à Liège au sujet de l’accompagnement de l’autisme, l’ASPH (Association Socialiste des Personnes Handicapées) éditait une analyse du Plan Autisme reprenant largement le point de vue des parents. L’ASPH mettait en outre en exergue l’importance de réaliser un état des lieux précis du manque de solutions pour les personnes atteintes d’autisme, ou de handicap de grande dépendance. En janvier 2017, suite à la pression du GAMP et aux engagements pris par la présidente du Parlement Francophone Bruxellois Mme Julie de Groote, se réunissait pour la première fois la Commission Conjointe des trois parlements francophones belges. Neuf mois après son annonce, les Ministres concernés présentaient le Plan Autisme Transversal aux députés. Aujourd’hui, 18 mois après la rédaction et la publication du Plan, quelles sont les avancées réelles ? Nous notons que plusieurs mesures annoncées étaient déjà programmées bien avant le Plan dans le cadre plus large de la grande dépendance (ex. : conventions prioritaires), certaines mesures en termes de formation et information sont en cours (ex. : projet Starter, brochure sur les bonnes pratiques, nouvelles places dans l’enseignement spécialisé), d’autres mesures stagnent (ex. : partie autisme du site de la Plateforme Annonce Handicap). Il s’agit dans tous les cas de mesures mineures qui n’ont pas d’impact majeur dans l’accompagnement dont les personnes avec autisme jeunes et adultes ont besoin. Ce que les parents demandent, notamment en termes de prises en charge adaptées tout au long de la vie, de stimulations précoces et intensives et de bonnes pratiques, reste très largement en-dessous des attentes et des besoins réels. Les familles continuent de se débrouiller toutes seules pour offrir à leurs enfants un accompagnement de qualité ! Enfin, au sujet de la mesure la plus importante – les appels à projets d’infrastructures destinées à l’accueil des personnes avec autisme en Région wallonne – le GAMP remarque qu’une fois de plus, on associe à l’autisme des pathologies psychiatriques (double diagnostic) afin d’ouvrir des places dans des institutions qui n’offrent que très peu de perspectives d’inclusion et d’accompagnement adapté. Par ailleurs, ces places ne seront disponibles que dans plusieurs années et ne peuvent résoudre le manque actuel criant d’accompagnement adapté pour les adultes et par rapport auquel la Belgique a été condamnée en 2013 par le Comité Européen des Droits Sociaux. A l’heure actuelle, la plupart des personnes autistes adultes vivent essentiellement à charge de leurs parents vieillissants, et sans aides complémentaires à domicile. C’est pourquoi le GAMP amènera à nouveau cette problématique sur la table des différents parlements et cabinets ministériels concernés d’ici la fin de l’année 2017. Des nouvelles actions et/ou manifestations mensuelles sont dès lors prévues dès cette semaine. Le premier rendez-vous est avec le Parlement Francophone Bruxellois le 20 octobre.

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